Se concentrer sur l’essentiel, partager avec les autres les précieux aliments, voici en peu de mots le cœur de l’enseignement de Fuyo Dokai. Ce moine zen de la Chine médiévale, pour avoir refusé les honneurs de l’Empereur, fut obligé de se cacher dans les montagnes arides. Bientôt entouré par une communauté grandissante de disciples, il résolut de garantir l’autonomie et l’harmonie au sein de cette microsociété. Ce maître charismatique écrivit alors le Gion Shogi, les règles authentiques de la transmission, traité où se lit l’évocation d’une sagesse sauvage.
Les propos de Françoise Lesage actualisent ce texte dans le contexte de notre société. Enseignante zen de longue date, elle fait émerger la profondeur du Gion Shogi, tout en ajoutant une note complémentaire. Face au moine sauvage de la Chine médiévale, se tient une nonne qui pratique le Zen depuis 43 ans.
La première fois que j’ai lu le Gion Shogi, je l’ai survolé négligemment, le jugeant trop inscrit dans son temps pour me parler ! Quelques années plus tard je me suis rendu compte, en l’étudiant pour le partager, que tout être humain est profondément et complètement concerné, s’y reconnait dans ses questionnements sur sa présence au monde. L’esprit humain, le cœur des hommes, ne change pas au fil des siècles !
– Françoise Lesage