Pour confidences, un soir de l’adolescence, alors que j’étais seul allongé sur mon lit dans le noir et que les parents avaient éteint la télévision, je goûtai au silence de la nuit. Soudain, une intensité inhabituelle anima mon cerveau et mes yeux, je fus pris d’un intense besoin de sonder cette nuit et de découvrir : qui je suis ?
C’est alors que je fus témoin de ce déroulement anarchique de mots et d’images, sans queue ni tête, une espèce de capharnaüm effrayant : ça pense tout seul ! La pensée pense toute seule ! La pensée se passe de « moi » ! Quelle découverte ! Où était le Je penseur là-dedans ? Ce point ferme qui peut dire « Je » en tant qu’entité pensante bien stable. Je ne vis rien de tout cela ! Et je dis bien : « je ne VIS rien de tout cela ». Par Solaris
288 pages